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LANDSCAPE MODES
20 Septembre - 16 Novembre 2013
Graziella Antonini / Bertrand Derel François Génot / Jason Gowans / Célia Nkala Pierre Roy-Camille / Estelle Vernay / Mélanie Vincent
Vue de l’exposition
Jason Gowans - Landscape 1, 2013
Tirage jet d’encre sur papier archive, 50 x 60 cm
Francois Génot - Frost mountains, 2013
Encre sur papier
Francois Génot - Frost mountains, 2013
Encre sur papier
Jason Gowans - Landscape 5a, 2013
Tirage jet d’encre sur papier archive, 40 cm x 40 cm
Bertrand Derel - Bijou-Bijou, 2013
Bois, résine, pigments
Pierre Roy-Camille - Coeur de glace I, 2010
Résine polyester teintée, 110 x 75 x 10 cm
Faustine Ferhmin – Rio Tinto, 2011
Tirage lambda sur papier argentique, 24 x 30 cm
Graziella Antonini - Voyage imaginaire au Japon, 1998-2003
Tirage fine art, 40 x 60 cm
Hors de toute conception naturaliste, l’exposition « Landscape modes » révèle la dichotomie existant entre le paysage et sa perception. Issus de la scène émergente, les artistes présentés ici synthétisent et renouvellent les modes de représentation traditionnels du paysage en s’appuyant tant sur sa plasticité que sur son universalité.
Associant au caractère impressionniste les apports de l’abstraction, ils définissent de nouvelles pistes de lecture et s’attachent à une restitution substantielle du paysage, plus qu’à sa représentation empathique. Au-delà de l’état contemplatif, cette démarche rend compte d’une expérience dynamique ayant pour but de saisir une vibration et de définir sa propre inclinaison face à l’élément naturel.
Le terme « modes » (façon / à la manière de) induit l’idée d’artifice et donc le recours à l’artéfact lors du processus de création. Celui-ci évoque moins le paysage que les éléments immatériels qui le composent : sa profondeur et sa lumière, sa mobilité.
Répliques topologiques, photomontages ou assemblages de matériaux manufacturés ne s’opposent pas à l’élément naturel. Ils le prolongent ou le révèlent. Ils sont les moyens d’une restitution en milieu clos, les vecteurs d’une impression.
La forme géométrique, et plus globalement la recherche d’angles, apparaît comme une « façon » de condenser le paysage, de synthétiser une vision. Cette quête de solidité et de densité dans l’exercice de la représentation rappelle les ambitions du mouvement Cubiste, et notamment sa phase Synthétique marquée par l’introduction d’éléments issus de la réalité (collages, ajouts de matériaux).
La reproduction de reproduction, principe utilisé par Graziella Antonini, Jason Gowans et Pierre Roy Camille, est particulièrement intéressante dans la mesure où elle témoigne à la fois d’une projection de l’artiste dans le paysage et d’une mise en abîme de celui-ci. Il en résulte une « perspective combinée » : association d’une perspective naturelle et d’une perspective personnelle ou imaginaire, à la fois fil conducteur de l’artiste et sens de lecture de l’œuvre.
Quel que soit le niveau de réalité du paysage, la volonté de restitution semble être l’impulsion fondamentale de l’artiste. La carte postale, le poster, le cloisonnement photographique, le fragment (ici sculpture) ou la vidéo sont autant de supports de médiation et de mémoire paysagère suscitant la mythification des espaces.
Plus qu’un environnement, le paysage est ici une notion. L’ensemble des œuvres présentées peut alors être perçu comme un paysage unique et aléatoire, un agglomérat d’impressions, de souvenirs ou de fantasmes. Car évoquer le paysage c’est avant tout constater son absence dans l’espace-temps de l’exposition.
Célia Nkala